Peinture
La peinture est un territoire complexe chargé d’une forte hérédité historique, mais qui doit aussi se redéfinir en permanence dans son actualité. L’atelier se veut le reflet de cette complexité, de cette pratique qui doit poser régulièrement les conditions de son apparition. L'artiste en formation se questionne sur les notions de surface, de planéité et d'objet, de perception, de champ coloré, de gestualité, mais aussi de concept, d'imagerie, de processus. Ainsi il ou elle se positionne par rapport à sa recherche singulière, aiguillé·e·x sur les enjeux esthétiques, formels et politiques de la picturalité. L’atelier de Peinture est un laboratoire qui questionne le médium pictural sous toutes ses formes. Les étudiant·e·x·s sont amené·e·x·s à se réaliser en tant qu'artiste, à trouver l’autonomie dans leur travail personnel. Les étudiant·e·x·s sont très vite considéré·e·x·s comme des créatrices et créateurs proposant leur propre vision du monde. Ils et elles se mesurent à l’expérimentation de techniques, de matières, de supports, mais aussi à des modes d’expression tels que la photo, la vidéo, l’installation, l’écriture etc. jusqu’à atteindre une image plastique efficace et singulière.
Le corps professoral, composé de personnalités différentes dans leurs pratiques comme dans leurs convictions, réagit par le biais de discussions personnelles, informelles, ou dans le cadre de présentations de travaux, auxquelles peut assister l’ensemble de l’atelier. Ces confrontations contrastées, parfois paradoxales, mettent l’étudiant·e·x face à des éclairages variés, provoquant parfois le doute, le poussant à choisir dans son propre prisme de couleur, la réponse à inventer pour rendre son travail plus personnel, plus radical. L'étudiant·e·x est stimulé·e·x par une fréquentation pointue de la pratique artistique, autant historique qu’actuelle, pour l'amener à se situer, à s'inscrire dans une histoire de l'art personnelle et critique.
Les deux premières années sont particulièrement ouvertes à l’expérimentation et à une approche transversale des médiums. En année de diplôme de Bachelier, la priorité est donnée à un approfondissement du travail personnel, au développement du recul critique sur le processus de travail.
Le second cycle se déploie autour d’une pédagogie de projet très individualisée fondée sur deux principes: le contrat-lien entre l'étudiant·e·x·s et les professeur·e·s, et la confrontation et l'échange, à des fins d'expérimentation et d'appropriation. L’étudiant·e·x, fort des acquisitions des années précédentes, décide des grandes orientations de son travail. Elle et il l’approfondit et communique de façon cohérente ses intentions au travers de son langage plastique. L’objectif du diplôme de Master est de l'amener à une pleine autonomie. Dans cette année transitoire, l’étudiant·e·x devra amener son travail à une forme aboutie, à sa mise en espace dans des conditions d’exposition lors du jury de fin d’année, avec une conscience des moyens et du contenu de sa démarche.
Cet enseignement dispensé par l’équipe pédagogique de La Cambre, ainsi que par des intervenant·e·s extérieur·e·s (artistes, critiques d’art, commissaires d’exposition, etc.), vise à créer les conditions d'une professionnalisation de haut niveau et à développer les aptitudes à la recherche dans le médium de la peinture.
Les domaines traversés par les étudiant·e·x·s sont les suivants:
la relation de l'art à ses pratiques, techniques et technologies;
la dimension théorique de l'art et ses multiples relations aux savoirs;
la conduite d’un projet et les aspects logiques d'un travail de recherche;
l'expérimentation plastique, formelle et technique des procédés picturaux et leurs moyens;
l'ontologie de l’œuvre, sa dimension critique, ses conditions d’existence et de déploiement;
les enjeux de l'art et sa fonction, le statut de l'artiste-auteur et son inscription dans nos sociétés contemporaines.
Les étudiant·e·x·s sont confronté·e·x·s à l’expérimentation, aux questionnements plastiques et conceptuels de la peinture. Un démarche toujours plus autonome et originale doit se développer. Les recherches doivent être toujours plus prospectives et plus inventives. Au deuxième cycle, il s’agit d’établir ses sources, de repérer ses territoires, de légitimer ses engagements, de collecter des données dans la réalité. Le but est de donner aux étudiant·e·x·s les moyens de poursuivre l’élaboration de leur projet artistique en consolidant les bases techniques et conceptuelles nécessaires à l’obtention de leur autonomie vis-à-vis des contextes multiples de la création contemporaine. Tous ces axes sont sans cesse interrogés dans une dynamique de recherche inscrite au sein même des enseignements et avec les partenaires externes.
Le dossier de fin d’études est accompagné par un encadrement spécifique, amenant l’étudiant·e·x à produire une édition, ainsi qu'une recherche réflexive écrite problématisant les enjeux de son travail.
Coordination pédagogique
Olivier Drouot (Bachelier)
Xavier Noiret-Thomé (Master)
Équipe pédagogique
Emeline Depas, Benoît Dusart, François Jacob, Bénédicte Henderick